Hewa Rwanda
Lettre aux absents
Dorcy Rugamba
Majnun
Tous les ans, Dorcy Rugamba revient à Kigali dans la maison de sa famille : il y a toujours du lierre sur les murs, des callas et des langues de feu sur la terrasse, le palmier et le papayer à l’entrée, le Mont Jali au Nord, le Mont Kigali au Sud. Mais pendant des années, ce retour a été impossible.
Dans ce livre, qui est tout à la fois une lettre d’amour pour ceux qui ne sont plus, un hymne à la vie, une part du culte des ancêtres, Dorcy Rugamba s’adresse à son père, à sa mère, à tous les absents. Il dit ce qu’il a vu et appris auprès d’eux, l’enfant et le jeune homme qu’il était, le temps qu’il a fallu après, pour accepter l’inacceptable. Il se tient au plus près des absents, il honore leur mémoire et leur vie, il explore le monde d’avant pour dire sa beauté et sa poésie et s’interroge : Comment traduire en mots ce qui est hors de portée ?
Ecrivain et figure majeure de la scène culturelle rwandaise, Dorcy Rugamba nous offre un récit bouleversant, porté par une écriture, une voix, une intensité rare.
Tout mon travail d’artiste a consisté ces dernières années à combattre l’entreprise d’anéantissement en redonnant un visage, un nom, une vie, une réalité aux victimes pour qu’elles cessent d’être des nombres ou des suppliciés qu’on ne regarde qu’au travers des conditions atroces de leur disparition. Bien avant elles étaient des individus qui avaient des vies, des rêves, des projets, une famille, une existence dont il nous appartient de ranimer la flamme.
Comédien, auteur et metteur en scène, Dorcy Rugamba est co-auteur d’une oeuvre collective qui a fait date Rwanda 94. En 2001, il crée Urwintore collectif destiné à produire les artistes rwandais sur les scènes locales et internationales. En 2012, il fonde Rwanda Arts Initiative, centre d'art à Kigali. Il créé Les Restes suprêmes, une oeuvre majeurs, saluée par la critique. En octobre 2020 au Théâtre du Châtelet à Paris, il collabore avec Abderrahmane Sissako et le musicien Damon Albarn à la mise en scène de l’opéra Le vol du Boli. En 2024 il fonde avec Rwanda Arts Initiative, la Triennale de Kigali des arts contemporains.
Majnun est un artiste charismatique et inspiré. Son nom qui signifie « le fou » en arabe est un choix délibéré. Car la folie, nous dit-il, est son espace de liberté, dans lequel il peut explorer le fond de son âme. Originaire du Sénégal, il a grandi dans un environnement ou l’art était omniprésent. Il fera ainsi ses premiers pas dans le hip-hop. Mais la rencontre avec la guitare fut le vrai point de départ d’une quête, qui l’emmena plus tard, à devenir multi-instrumentiste. Il s’évertue au fil des années à mûrir un art résolument éclectique, en cohérence avec sa condition nomade. Sa voix révèle l’imaginaire riche qui l’habite. Elle nous dit aussi, avec une sincérité et une émotion juste, l’incroyable épopée qu’est cette vie humaine qu’il ne cesse de nous conter… Cette fois, l’artiste a choisi de nous parler à partir de son pays d’origine.
Une coréalisation Festival des Libertés, Midis Poésie et Théâtre National Wallonie Bruxelles
Calendrier
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- 12:40
Midi poésie
-
- 20:00
Informations
Lieu
Salle Jacques Huisman
Tarif
9€ > 21€
Distribution
Auteur
Dorcy Rugamba
Interprètes
Dorcy Rugamba
Majnun
Création musicale
Majnun
Akasha
Production
RAI – Rwanda Arts Initiative
Diffusion
La Charge du Rhinocéros
Livre publié aux éditions JC Lattès