J’ai une épée
Léa Drouet
Le théâtre de Léa Drouet ne pardonne rien. Il est profondément calme, enraciné dans les replis de la matière quotidienne, par souci de nécessité, mais aussi de simple honnêteté du regard. Il est inséparable de la recherche d’une forme de représentation qui ne s’arrête pas à ce qui est « donné » ou à l’archétypal, mais va plus loin, jusqu’à une expérience souvent mystérieuse. C’est de là que tout part.
Après Violences présentée au Kunstenfestivaldesarts en 2021, la nouvelle création J’ai une épée est l’un des sommets de ce mystère, celui de l’enfance. Croisant l’enquête de terrain, la fiction et une écriture de plateau qui se trame à la jonction du son, de la scénographie, du texte et du corps, la metteuse en scène et performeuse cherche moins à « regarder les enfants » selon une logique qui, sous couvert de nouvelle attention à donner, demeure celle du ciblage des identités, mais commence par « regarder comment on regarde les enfants ». Quels sont les « entours » de l’enfance ? Quelle forme donne aux enfants la manière dont ils sont observés et représentés, notamment par les institutions supposées les protéger, les éduquer, les encadrer ? Quels cadres existent, justement, et quels décadrages peuvent s’opérer pour qu’un enfant ait la place d’exister?
Que voit-on de l’enfant de 10 ans que l’on conduit à l’aube au poste de police sous l’accusation d’apologie du terrorisme ; de celui de 16 ans qui remets en question la justice exercée à l’ecole, de celui de 14 ans que l’on accueille à la maison, comme « mineur non accompagné » ?
Entre enquête et fabulation, dans une esthétique du jeu de construction, une scénographie pailletée, une musique, composée par Èlg, reprenant les codes de la charge épique qu’on aurait trempée dans un bain de sonorités électroniques synthétiques et colorées, Léa Drouet fait peu à peu apparaître sans jamais le montrer directement, ce point absent de l’enfant qui insiste tout en échappant. Il ne s’agit pas de le rattraper mais peut-être juste de le laisser filer avec tout ce que cela implique de tremblement mais aussi de paillettes, de licornes aux couleurs acidulées et saturées.
Première
Création Studio Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Coproduction Kunstenfestivaldesarts, Théâtre de Liège, Mars-Mons, Le Maillon-Strasbourg, Le Printemps des Comédiens
Coréalisation Kunstenfestivaldesarts, Théâtre National Wallonie-Bruxelles
18.05.2023 · 20:00 – introduction au spectacle · fr, nl, en
19.05.2023 – Rencontre après spectacle
20 & 21.05.2023 – École expérimentale #10 · Renverser l’école · Léa Drouet & Camille Louis
21.05.2023 – Rencontre après spectacle avec Sylvain George, réalisateur du film Nuit obscure projeté le 15 mai à 18:00 au cinéma Palace.
Calendrier
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- 20:30
Introduction · 20:00 · fr, nl, en
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- 20:30
Rencontre après spectacle
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- 18:00
Séance interprétée en langue des signes · LSBF
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- 15:00
Représentation en après-midi / Rencontre après spectacle avec Sylvain George
Informations
Langue
fr, surtitrage en, nl
Durée
50'
Lieu
Studio
Distribution
Metteuse en scène et jeu
Léa Drouet
Dramaturge
Camille Louis
Textes
Léa Drouet
Camille Louis
« Le poème d'Hamza » a été recueilli par Sylvain George et est extrait de son film Nuit Obscure - Au revoir ici, n'importe où
Scénographe
Élodie Dauguet
Composition musicale
Èlg
Lumières
Nicolas Olivier
Costumes
Eugénie Poste
Régie générale
François Bodeux
Régie plateau
Stéphanie Denoiseux
Régie son
Jeison Pardo Rojas
Assistante à la mise en scène
Marion Menan
Développement production et diffusion
France Morin
Anna Six
AMA Brussels
Un spectacle de
Léa Drouet / Vaisseau asbl
Création Studio Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Production
Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Vaisseau asbl
Coproduction
Maillon, Théâtre de Strasbourg Scène européenne, Kunstenfestivaldesarts, Printemps des Comédiens – Montpellier, Théâtre de Liège, Mars-Mons – Arts de la scène, Centre Culturel André Malraux – Scène Nationale de Vandœuvre-lès-Nancy, NEXT Arts Festival, Le Phénix – Scène Nationale de Valenciennes, La Coop asbl, Shelter Prod
Avec l’aide de
La Fédération Wallonie- Bruxelles, Service Général de la Création Artistique – Direction du Théâtre
Avec le soutien de
Kunstencentrum Buda, La Bellone - House of Performing Arts, ING et du Tax Shelter du gouvernement fédéral belge
Remerciements
François Bonnet, Boube, Mamie Jo, Billie Diane, Lamia Mellal, Hélène Ferraris, Sylvain George, l'école secondaire plurielle Maritime-Molenbeek, Antoine Pohu, Emmanuelle Nizou, Nicolas Mouzet Tagawa, Claire Rappin, Bertrand Ogilvie, Simon Loiseau, Jeanne Brouaye