Au-delà de l’écriture inclusive
« Nous cultivons aussi ce champ, y apportons outils, graines
de savoir (…) et puis tout comme la pollinisation, les graines se dispersent et peut-être germent ailleurs… »
Laurence Rassel
Il faut parfois simplement accepter que ce que nous considérons comme acquis puisse être remis en question. Cette saison, un nouveau chapitre s’ouvre pour le Théâtre National Wallonie-Bruxelles. Avec l’arrivée de Pierre Thys à la direction, c’est un nouveau projet qui se met en place. Afin de refléter au mieux celui-ci, nous nous sommes lancé·es dans la redéfinition de l’identité graphique du Théâtre National Wallonie-Bruxelles. Et, très vite, l’écriture inclusive est apparue comme un des axes essentiels de cette redéfinition.
Nous nous sommes penché·es sur la question, persuadé·es de trouver en quelques clics des solutions prêtes à l’emploi. Pour nous retrouver après de multiples recherches en ligne avec encore plus de questions et une seule certitude : il n’y a pas de réponse. Du moins pas de réponse unique et simple à mettre en œuvre. Et quoi de plus logique, somme toute, lorsque l’on aborde une manière de représentativité des singularités de ne pas trouver de règle univoque, mais bien une multitude de pistes, de possibles.
Alors que faire quand un territoire inconnu s’ouvre à nous, un territoire dont même le nom nous échappe – écriture inclusive, non-binaire, post-binaire ? Simplement s’y avancer en acceptant de perdre ses repères, mais ne pas y aller seul. C’est pourquoi nous avons d’abords pris le temps de la rencontre et de l’échange. Avec des linguistes, typographes, auteur·ices, militant·es, non pas pour qu’i·els nous montre le chemin, mais pour nous faire découvrir les richesses et possibles de ces nouveaux horizons. Du moins celle·ux qu’i·els avaient déjà entraperçu·es.
Nous avons poursuivi en compagnie de la collective Bye Bye Binary. Eugénie Bidaut et Camille Circlude ont redessiné et enrichi la police de caractères Poppins qui dorénavant nous accompagne sur nos supports. Quasi plus de point médian, mais bien de nouveaux glyphes – dessin du caractère – , une typographie enrichie pour une ouverture vers tous·tes les possibles, et une redistribution sous licence libre pour permettre à la pollinisation de se poursuivre et aux nouveaux imaginaires de se partager.
Merci à Laurence Rosier, Alpheratz, Enzo Le Garrec, Eugénie Bidaut, Camille Circlude, Laure Giletti, Joëlle Sambi.
En collaboration avec la collective Bye Bye Binary