Urban Dance Caravan

Ouvrir une saison, ce peut être à la fois l’histoire d’un ancrage dans une ville, dans une région, l’histoire de nouvelles complicités, de visions alternatives. Et surtout le plaisir. L’Urban Dance Caravan est née d’un désir puissant d’inventer de nouvelles formes en commun(s) et des circulations dansées dans Bruxelles – ville et région aux cultures et langues multiples –, en Wallonie et bien au-delà. Où la danse qui engage le corps, en accueillant ce qui l’entoure et se projetant dans ce qui vient, est à la fois pratique de la liberté et bien-vivre.

Réfléchie, (co)construite avec Detours – le festival bruxellois de danses urbaines & street art – et le Théâtre National Wallonie-Bruxelles, l’Urban Dance Caravan – nouvelle forme d’association qui réactive les dynamiques culturelles et sociales – est un vaste dégradé de danses urbaines qui ressentent, éprouvent et traversent le centre-ville, de place en place, pour nous mener au cœur du Théâtre National.

Le temps d’un samedi après-midi, des danseur·ses venu·es de toute la Belgique, rassemblé·es autour des finalistes des Battles Detours de Wallonie (Namur, Liège), de Goma au Congo et du Groupe Stéréo 48 de Palestine, performent sur des scènes éclairs, de la Bourse à la Place De Brouckère, jusqu’au Boulevard émile Jacqmain pour emmener la foule sur le grand plateau du Théâtre National au battle final des Detours Cyphers. 

Quelle plus belle manière d’ouvrir la saison du Théâtre National que d’y arriver par la rue, en dansant et célébrant les imaginaires positifs ? Se tracent ici grâce à une hospitalité radicale, des liens humains, naturels, créatifs, poétiques, entre Bruxelles et la Wallonie, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, pour une meilleure compréhension mutuelle entre les cultures, une circulation multi-fléchée des publics et des artistes, capables de changer nos modes d’attention et de perception. Dans sa simplicité brute, Urban Dance Caravan déplace les bords de la ville et ceux du théâtre. Elle oxygène la vie démocratique.

C’est le théâtre qui lézarde le bitume de la ville. C’est la ville qui lézarde le sol du théâtre.