Que signifie vieillir ?
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Dès 55 ans, les aîné·e·s parlent d’un autre rythme de vie d’où le stress est absent. Mais ils·elles témoignent aussi du regard des autres, du mépris, des stéréotypes et des préjugés à leur encontre. Beaucoup rapportent les discriminations et les maltraitances dont ils·elles sont victimes. Ce qu’ils·elles vivent, c’est de l’âgisme. C’est une violence et c’est inacceptable.
Le grand âge est vécu et considéré de manière très variée selon les lieux, les époques et les cultures. Sur d’autres continents, la personne âgée est vue comme sage et de bon conseil ou encore reçoit beaucoup de respect et de considération. Autrefois, on vivait moins longtemps et l’organisation sociale était moins soucieuse de tout normer et rationnaliser. Aujourd’hui, l’Occident, tombé dans l’ère de l’utilité et de la rentabilité à tout prix, voit comme encombrante la vie qui se prolonge.
Or, selon Magrit Coulon « les vieux devraient faire partie de la révolution ». Et c’est le cas au travers, par exemple, du Gang des vieux en colère ou des Grands-parents pour le climat.
Rare dans la forme choisie, Home est un spectacle vivant où on rit et on pleure, qui interpelle notre rapport au temps, à la vieillesse et à la mort (« très vite, montrer son chagrin est perçu comme anormal » constate Magrit Coulon).
Un sondage publié en septembre 2021 par l’institut IPSOS à la demande d’Amnesty International révèle que 89% des aîné·e·s en Belgique francophone se sentent jeunes d’esprit et que 87% d’entre eux·elles se sentent bien dans leur peau. Pourtant, près d’un aîné·e sur trois se sent vieux·vieille dans le regard des autres.
Comme le dit Magrit Coulon : «Pourquoi si peu de vieillesse dans notre expérience de vie, alors qu’on est jeune et qu’on a besoin d’eux ? ». Les personnes âgées sont très peu (re)présentées et peu prises en compte et, comme on les connaît mal, sont réduites à des clichés.
Victimes d’âgisme, c’est-à-dire de stéréotypes, de préjugés et de discrimination en raison de l’âge, ces personnes ne sont pas vues comme des titulaires de droits à part entière. Des décisions inadaptées sont prises sans leur avis, avec des conséquences délétères sur leurs droits fondamentaux et leur bien-être. Il est urgent que des mesures soient prises pour garantir enfin le respect et l’exercice effectif de ces droits.
Leurs droits sont violés dans les institutions, mais surtout, ce qu’on sait moins, dans les familles. La population âgée en Belgique représente 2 millions d’habitants et la plus grande partie vit chez elle ou en famille et non en maison de repos (MR) ou maison de repos et de soin (MRS).
N’attendons pas d’être âgé.es pour défendre les droits des aîné.es.
— Amnesty International
Une enquête a été réalisée pour Amnesty dans les MR et MRS après la première vague de la pandémie.